City Hunter Fanfictions
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Mercury80
Habitué du Cat's Eye
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{DRAMEXROMANCE] MARRY ME [FIC] - Page 2 Empty Re: {DRAMEXROMANCE] MARRY ME [FIC]

Lun 7 Juin - 15:42
Bonjour, Désolée pour l'absence prolongée non prévue. Je vais essayer de reprendre un rythme normal.

*****

Chapitre 25

Essoufflée, Kaori remonta quatre à quatre les escaliers jusqu’à l’appartement. Elle entra telle une tornade et trouva Ryo assis à la table entrain de nettoyer son arme. Quand elle apparut, celui-ci leva la tête, légèrement narquois.

- Je te manquais à ce point ? C’est toi qui as voulu y aller seule…, l’accueillit-il.

Elle lui répondit par un sourire éblouissant et il se sentit tout chaud à l’intérieur. Sentant un vertige la prendre, elle s’assit en face de lui.

- Ouh la, je n’aurais peut-être pas dû courir depuis la gare…, murmura-t-elle.
- Ca va aller ?, s’inquiéta-t-il.
- Oui, je suis juste fatiguée. Entre la fin de la mission où je n’étais pas bien et notre non-divorce où nous n’avons pas vraiment eu l’occasion de dormir une nuit entière ou de faire une sieste non-crapuleuse, j’ai du mal à récupérer., lui expliqua-t-elle.
- Trois semaines de relations sexuelles intenses…, soupira-t-il, rêveur..
- Oui., rougit-elle.

Ils se regardèrent et se sourirent tendrement. Leur relation grandissait et se renforçait progressivement. Ils trouvaient leurs marques dans cette nouvelle configuration et s’y sentaient à l’aise.

- Alors pourquoi courais-tu pour revenir si ce n’est pour mon corps d’Apollon ?, reprit-il.
- On a un rendez-vous pour du travail à onze heures au Cat’s., lui dit-elle.
- On ferait bien d’y aller d’ailleurs., fit-elle en se levant.

Ils descendirent rapidement au garage pour prendre la mini et prirent la route. Alors qu’il conduisait, Ryo sentait le regard de Kaori posé sur lui. Elle ne se cachait plus pour l’observer et il aimait ce sentiment d’être au centre de son attention. Il se sentait important à ses yeux, il sentait son amour qui l’entourait et ça l’aidait à avancer sereinement dans la construction de leur couple.

- Qu’y a-t-il ?, lui demanda-t-il soudain.
- Tu ne m’as pas demandé si c’était un homme ou une femme., répondit-elle.

Il n’y avait même pas songé. Ce genre de critère ne l’intéressait plus même s’il serait difficile pour lui d’accepter un homme sous son toit de crainte de perdre sa femme. Il n’avait plus à prétendre vouloir draguer une miss mokkori puisqu’il lui avait officiellement donné son cœur et qu’il savait qu’elle lui avait donné le sien. C’était plus simple.

- Non, c’est vrai., admit-il.

Kaori attendit la suite mais rien ne vint. Il allait lui poser la question, non ? Elle allait devoir se battre pour lui faire admettre leur client ou non ? Stupéfaite, elle le vit sortir de la voiture alors qu’il s’était garé devant le café.

- Tu viens ?
- Euh… oui, j’arrive., murmura-t-elle.

Elle sortit donc rapidement de la voiture et le rejoignit.

- Bonjour les amoureux !, les accueillit Miki, un sourire aux lèvres.
- Miki…, grogna Kaori.

Elle lui avait déjà dit à plusieurs reprises que ça la gênait quand elle les accueillait ainsi même si c’était plaisant. Après tout, elle n’en faisait pas de même pour Mick et Kazue alors pourquoi faire tout un cirque autour de leur couple ?

- On a attendu tellement longtemps pour vous voir ensemble qu’on peut bien le saluer, non ?, répondit-elle en prenant un air innocent.

Comme toujours, Kaori soupira puis abdiqua. Elle prit place à un tabouret, Ryo à ses côtés, Miki leur servit un café et ils discutèrent de tout et de rien. A presque onze heures, un jeune homme de trente ans environ, bien habillé, coiffé, bref séduisant remarqua le nettoyeur, entra dans le café.

- Bonjour. Je voudrais un cocktail XYZ, s’il vous plaît., demanda-t-il à Miki.
- Bien entendu. Allez vous asseoir là-bas. Je vous le fais servir., le pria-t-elle.

Il partit s’installer à la table indiquée et patienta.

- Un homme, Sugar ? Tu crois que j’ai envie de laisser un homme dans tes parages., murmura-t-il à son oreille.
- Il n’y a que toi qui compte, voyons. Sinon, je serais peut-être de l’autre côté de la planète à chercher un trésor ou I would be living in the States (trad. : je vivrais aux States)., lui répondit-elle, taquine.
- Et en plus elle parle anglais… pfff, vantarde.

Reprenant leur sérieux, ils se dirigèrent vers leur futur client et prirent place en face de lui.

- Bonjour. Kaori Saeba, enchantée de faire votre connaissance., entama Kaori.
- C’est Ryo…, commença-t-elle à présenter son partenaire.
- Saeba, son mari., l’interrompit le nettoyeur, souhaitant mettre les points sur les i de suite.

Il vit le regard moqueur de sa femme et tenta de lui en lancer un réprobateur, sans succès.

- Tomo Ishinori. Je vous remercie de m’avoir recontacté. Je… Je suis à la recherche de mon frère, Kenji Tomoda. C’est mon demi-frère en fait., précisa-t-il, voyant le regard suspicieux de ses interlocuteurs.
- Quand a-t-il disparu ?
- Il y a deux jours. J’ai contacté la police mais ils disent que c’est une simple disparition d’adulte, qu’ils ne peuvent rien faire.
- Qu’est-ce qui vous fait penser que ce n’est pas le cas ?, l’interrogea Ryo.
- Il m’a appelé avant de disparaître. Il se sentait épié depuis plusieurs jours. Quelqu’un avait même essayé de l’agresser. Mon frère est photographe artistique mais je pense après avoir consulté ses dernières photos qu’il a immortalisé quelque chose qui n’aurait pas dû l’être., leur apprit-il en leur tendant une enveloppe.

Kaori la prit et en sortit une dizaine de clichés. Elle les examina et vit ce dont parlait leur client.

- Là, Ryo, regarde. C’est le ministre de l’intérieur, non ? L’homme à ses côtés, il me dit quelque chose mais je n’arrive plus à le remettre.
- Tu as raison, c’est bien le ministre et l’homme à côté de lui, c’est Li Chang. C’est l’un des plus gros exportateurs d’armes d’Asie. C’est rare qu’il mette les pieds en dehors de la Chine. S’il est venu ici, c’est pour une grosse affaire, une très grosse affaire.
- Vous allez m’aider à retrouver mon frère ?, leur demanda Tomo.
- Oui mais vous devez être conscient du fait qu’il peut déjà être mort., le prévint Ryo.

Il vit le jeune homme tressaillir et un sentiment étrange le saisit.

- Je sais. Faites le maximum, s’il vous plaît., murmura-t-il, baissant les yeux.

Sans surprise, Ryo vit Kaori poser la main sur celle de Tomo et lui adresser un de ces sourires dont elle avait le secret, un de ceux qui réchaufferaient même un iceberg.

- Gardez espoir. Pour lui., lui dit-elle.

Il la regarda et retrouva un léger sourire. Il acquiesça.

- Vous êtes dorénavant une cible pour ces gens-là. Vous allez venir loger chez nous., l’informa Ryo.

Il avait l’impression de faire entrer le loup dans la bergerie mais c’était une nouvelle épreuve pour eux deux : il devait apprendre à faire confiance à Kaori, à ne pas voir le mal partout. Kaori l’aimait lui même si c’était difficile de comprendre pourquoi, d’y croire.

- C’est vraiment nécessaire ?, s’étonna leur client.
- Oui., répondit le nettoyeur.
- Faites-nous confiance, Monsieur Ishinori. Ryo est un expert dans son domaine. Vous pouvez lui faire confiance pour mener à bien la mission confiée., le rassura-t-elle.
- Vous pouvez nous faire confiance., la corrigea-t-il, lui adressant un regard chaud.
- Je vous demanderai de ne rien nous cacher et de répondre à toutes nos questions éventuelles même si elles vous paraissent étranges., ajouta le nettoyeur.
- Très bien. Je… J’accepte. Je vous confie cette affaire.
- Où logez-vous, Monsieur Ishinori ?, lui demanda Kaori.
- Appelez-moi Tomo, s’il vous plaît. J’ai un appartement dans le quartier de Chiba.

Ils s’en allèrent donc à trois du Cat’s et se rendirent à l’appartement de Tomo où il rassembla quelques affaires avant de les rejoindre.

- Vous avez l’air proches, votre frère et vous., remarqua la jeune femme en observant une photo accrochée au mur.
- Oui, effectivement. Nous sommes très proches., murmura le jeune homme en détournant le regard.
- Pardon, je ne voulais pas vous gêner., s’excusa-t-elle.

Il acquiesça et se détourna, laissant Kaori perplexe. Elle consulta Ryo du regard et il haussa les épaules. Ils redescendirent en silence pour regagner la voiture et se retrouvèrent rapidement devant l’entrée. Une tension soudain se fit ressentir et Ryo appuya sur l’épaule de Tomo pour qu’il se baissa tout en dégainant son arme. Inquiet, il fut vite soulagé en voyant sa femme, arme au poing, le dos appuyé contre une voiture. Dans la seconde qui suivit, des coups de feu résonnèrent, perçant les carrosseries, faisant voler en éclats les vitres de l’entrée de l’immeuble et des véhicules qui les entouraient. Ryo se releva, restant à l’abri de la carcasse trouée, et tira sur leurs assaillants qui disparurent rapidement de la rue. Quand ils furent hors de vue, il rangea son arme, jeta un œil aux alentours, ne remarquant aucun blessé, puis à son client qui était recroquevillé sur lui-même, blême.

- Ca va ?, l’interrogea-t-il.
- Oui., balbutia-t-il.
- Kaori, tu n’as rien ?, s’inquiéta-t-il en l’examinant attentivement.
- Non. Je vais bien et toi ?, répondit-elle, la voix tendue.
- Impec. Si on rentrait, je meurs de faim !, s’exclama-t-il.

Rassurée, elle lui sourit alors que son client le regardait effaré : comment pouvait-il penser à cela alors qu’ils auraient pu être tués ? Revenue à sa hauteur, la nettoyeuse lui tendit la main et l’aida à se relever.

- Il ne vous arrivera rien avec nous, Tomo. C’est le meilleur., lui rappela-t-elle.
- Si vous le dites… Pourquoi ils s’attaquent à moi ?, demanda-t-il.
- Vous êtes un proche, la personne qui peut remuer ciel et terre pour le retrouver et qui peut donc potentiellement s’avérait dangereuse pour eux. Ils n’ont pas fouillé votre appartement, donc on peut supposer qu’ils n’ont pas trouvé de preuve indiquant que votre frère vous ait envoyé des documents. C’est une chance pour nous., répondit Ryo.
- On rentre maintenant.

Ils grimpèrent dans la mini et partirent vers Shinjuku, retrouvant l’abri de leur immeuble.

- Kaori va vous montrer votre chambre. Donne-lui la tienne., l’informa Ryo.

Elle acquiesça sans réfléchir. Arrivés dans sa chambre, Kaori défit les draps du lit et les changea. Elle n’avait pas dormi là depuis trois semaines maintenant, passant ses nuits dans les bras de son mari. Soudain, elle s’immobilisa. Si Tomo dormait dans son lit et que Ryo et elle passaient une nuit chaste, où était-elle sensée dormir cette nuit ? Dans le lit d’appoint à côté de Tomo ? Dans la chambre d’amis ? Dans celle de Ryo ? Elle sentit son estomac se nouer. Elle ne s’était pas posée la question jusque maintenant parce que la décision s’imposait à eux mais là, ils pouvaient tout aussi bien dormir ensemble que séparés. Que devait-elle faire ? Attendre et voir ? Aller voir Ryo et lui dire qu’elle ne voulait pas dormir sans lui ? Se montrer forte et lui dire qu’elle voulait dormir sans lui même si ce n’était pas ce qu’elle voulait ?

- Ca va, Kaori ? Je peux vous appeler Kaori ?, lui demanda Tomo.
- Oui, vous pouvez. Je… je réfléchissais., bafouilla-t-elle.
- A quoi ?
- Des considérations… pratiques. Vous voulez un ou deux oreillers ?, détourna-t-elle la conversation.
- Un, merci. Ca fait longtemps que vous êtes mariés ? Je suis surpris que votre chambre semble encore si… habitée., remarqua-t-il.

Kaori observa les lieux et ne put qu’admettre qu’il disait vrai. On pouvait croire qu’elle avait juste découché quelques jours…

- Ca fait six semaines. Je n’ai pas encore eu le temps de déménager mes affaires., mentit-elle.

A vrai dire, la question ne s’était même pas posée. Ils s’endormaient dans les bras l’un de l’autre après avoir fait l’amour, ils se levaient et elle allait machinalement prendre sa douche puis dans sa chambre pour s’habiller. Tout cela relevait de leur routine, un mix entre leur ancienne et leur nouvelle situation, plus tout à fait colocataires, pas encore tout à fait conjoints. Elle sentit son cœur se serrer. Devait-elle s’inquiéter ? Etait-ce un signe que leur relation n’existait qu’à travers leur attirance physique ? Etait-ce le signe que tout cela se terminerait quand ils auraient épuisé leur désir mutuel ? Etait-ce le signe qu’elle s’était juste trompée depuis sept ans ?

- Kaori, vous allez bien ? Vous êtes blanche., s’inquiéta leur client.
- Oui… oui…, fit-elle alors que ses jambes se dérobèrent sous elle.

Pas maintenant, pensa-t-elle, entendant un bourdonnement s’amplifier dans ses oreilles. Elle ne pouvait pas se montrer faible devant leur client. Elle ne devait pas laisser ses doutes sur leur condition personnelle empiéter sur le professionnel. Elle devait se reprendre et se montrer forte. Elle prit plusieurs profondes inspirations et, lentement, recouvra une audition normale. Pas assez vite apparemment car elle sentit Ryo s’accroupir derrière elle.

- Kaori ? Que se passe-t-il ?, lui demanda-t-il doucement.
- Rien, juste un coup de fatigue., mentit-elle.

Il l’observa, les yeux légèrement plissés, puis lui sourit, caressant sa joue.

- Dur d’être la femme de l’Etalon, n’est-ce pas ? Tu veux que je trouve une autre femme à honorer pour te soulager un peu ?, plaisanta-t-il.
- Mes massues te manquent ?, gronda-t-elle, faussement fâchée.
- Si tu te mets nue pour me frapper, ça pourrait arriver., lui susurra-t-il langoureusement.

Il vit ses joues pâles rosir et lui caressa la joue tendrement.

- Je vais faire le tour de mes indics cette après-midi. Prépare-nous un sac avec des affaires. Je veux être prêt au cas où. Tomo, défaites le minimum. On doit pouvoir partir en moins de deux minutes. J’ai comme dans l’idée que ça ne sera pas simple., leur indiqua Ryo.
- Tu as eu des nouvelles ?, s’inquiéta Kaori.
- Non, juste un pressentiment. Quand tu auras fait cela, repose-toi un peu.
- Je m’allongerai dans le canapé en t’attendant., tenta-t-elle, posant un regard plein d’incertitudes brièvement sur lui avant de le baisser.

Ryo la regarda et comprit alors ce qui la troublait. C’était tellement évident pour lui qu’il n’avait pas ressenti le besoin de le lui dire. Il pensait que ça coulait de source pour elle aussi.

- Tu serais beaucoup mieux dans notre lit., lui dit-il.
- Même si je n’y suis pas., ajouta-t-il.

Elle leva un regard soulagé sur lui. Avait-il idée du poids qu’il lui enlevait de l’esprit ? Avait-il idée que le fait de faire de son lit leur lit signifiait beaucoup plus pour elle ?

- Merci, Ryo., murmura-t-elle avant de l’embrasser légèrement.
- De rien. Tu es la meilleure bouillotte que j’ai connue., la taquina-t-il.
- Idiot…

Il lui sourit et se releva, lui tendant une main pour l’aider. Elle la saisit et il la tira doucement. Rassurée, elle termina de préparer la chambre puis descendit préparer le repas. Ils déjeunèrent en discutant de l’affaire. Ryo posait des questions très précises sur Kenji, ses habitudes, sa façon de fonctionner. Tomo ne comprenait pas l’utilité de certaines questions mais il s’était engagé à répondre et il le fit. Kaori essayait d’adoucir la chose en expliquant l’utilité de certaines d’entre elles. Tomo s’attendait à voir son interlocuteur se fâcher à l’intervention de sa femme mais il posait sur elle un regard calme et reconnaissant. Il était époustouflé par leur complémentarité. Tout semblait si fluide dans leur relation…

A la fin du repas, Ryo partit, la nettoyeuse débarrassa la table et fit la vaisselle. Elle suivit le conseil de son mari et alla s’allonger dans son lit, leur lit d’après ses dires. C’était étrange de s’y retrouver seule, néanmoins elle réussit tout de même à s’endormir et se réveilla une heure plus tard au moment où Ryo rentra.

- Où est Tomo ?, lui demanda-t-il.
- Dans sa chambre, il travaille sur un livre., répondit-elle.
- Il est écrivain ?
- Non, traducteur. Alors des nouvelles ?
- Des grosses tractations se mettent en place. Kenji est vraiment tombé au mauvais endroit au mauvais moment., soupira-t-il.
- Oui, on dirait… Tu as entendu ?, s’alarma-t-elle en se relevant.

Quelqu’un grimpait les escaliers rapidement.

- Oui. C’est Saeko. C’est rare qu’elle coure dans les escaliers., remarqua-t-il, fronçant les sourcils.

Ils descendirent tous les deux, arrivant dans le séjour en même temps qu’elle.

- Saeko, que nous vaut le plaisir ?, lui demanda-t-il se tournant vers elle, très sérieux.

Il sentait la tension émaner de son corps et se préparait déjà à apprendre une mauvaise nouvelle.

- Je viens juste d’apprendre qu’une enquête avait été diligentée sur toi et Kaori., répondit-elle.
- Quelle étrange coïncidence…, ironisa Ryo.
- Juste au moment où nous prenons en charge une affaire de disparition qui impliquerait le ministre de l’intérieur…, ajouta-t-il.
- Qui est en charge ?, lui demanda-t-il.

Elle grimaça.

- Moi. J’ai contacté le Professeur pour qu’ils rendent vos données introuvables mais je crains que l’information remonte de la rue ou du commissariat. Kaori est connue, Ryo., dit-elle en regardant la jeune femme qui ne put s’empêcher de se sentir coupable.
- Oui, je sais. C’est la petite sœur et la fille des Makimura.
- Il faut vous mettre à l’abri. Je vais faire mon maximum pour vous protéger mais je vais quand même devoir faire mon boulot si je ne veux pas être virée ou dessaisie de l’enquête.
- On va se débrouiller, Saeko. J’ai l’habitude de passer sous les radars. Ne communique plus avec moi à compter de maintenant. Si tu as des choses vraiment importantes à nous faire savoir, appelle Mick ou Umi. Nous allons quitter l’appartement quelques temps., lui apprit-il.
- Très bien. Ryo… je suis désolée. Ca tombe vraiment mal. Juste au moment où ça allait mieux après l’autre affaire… J’aurais aimé faire plus., avoua-t-elle.
- Tu en as déjà fait beaucoup, Saeko. File. Je suppose que tu es passée par le sous-sol…
- Oui. Faites attention à vous. Au revoir. A bientôt., le salua-t-elle avant de partir.
- Oui, à bientôt.

Ils la regardèrent partir puis se tournèrent l’un vers l’autre, l’air grave.

- Le sac est prêt ?, l’interrogea-t-il.
- Oui.
- Alors va le chercher et Tomo. On se retrouve dans l’armurerie dans cinq minutes., lui ordonna-t-il.
- On y sera.

Elle partit à l’étage alors qu’il dévalait les escaliers vers l’armurerie. Il ramassa le maximum d’armes et de munitions dans deux sacs, planqua l’artillerie lourde dans une cachette prévue à cet effet et qu’il n’avait jamais dû utiliser jusque là. Kaori arrivait avec Tomo alors qu’il sortait de la pièce.

- Tu as tout mis en place ?, lui demanda-t-il.
- La lumière se mettra en route vers dix-sept heures et s’éteindra à vingt-deux., lui apprit-elle.
- Bien. Je vais sortir par le garage avec la mini et vous, vous sortez par chez Reika. On se retrouve de l’autre côté dans cinq minutes., dit-il avant de les laisser.

Dans le garage, le nettoyeur examina la voiture à la recherche d’un émetteur, n’en trouva pas et se mit en route. Il était à peine sorti qu’il repéra trois personnes qui épiaient leur immeuble. Les loups rôdaient déjà… Il contourna l’immeuble et rejoignit l’entrée où il devait récupérer Kaori et Tomo, soulagé de ne voir aucun guetteur.

- Pourquoi se séparer ?, demanda Tomo, suivant la nettoyeuse, inquiet.
- Ils vont penser que nous sommes à l’intérieur tous seuls. Selon le moment où ils décideront de venir, nous aurons gagné quelques heures., lui expliqua-t-elle.
- Mais ne pouvons-nous pas appeler la police pour être protégés ?, s’étonna-t-il.

Kaori s’arrêta et lui fit face.

- Tomo, nous n’affrontons pas seulement l’organisation criminelle. La police enquête sur nous également., lui apprit-elle.
- Mais pourquoi ? Vous n’avez rien fait., s’étonna-t-il.
- Non, en effet. Ils veulent certainement vous isoler et éviter que nous les percions à jour. Je vous l’ai dit : Ryo est le meilleur et pas seulement en tant que garde du corps et détective privé… Faites-lui confiance et tout ira bien., lui assura-t-elle.
- D’accord., répondit-il après quelques secondes de réflexion.
- Alors venez, ne traînons pas plus., lui enjoignit Kaori.

Ils coururent rapidement jusqu’à l’entrée et retrouvèrent Ryo qui s’arrêtait devant l’immeuble au même moment. Ils grimpèrent dans la mini et il démarra.

- Couchez-vous jusqu’à ce qu’on sorte de la ville., leur demanda-t-il.
- Où va-t-on, Ryo ?
- Se mettre au vert quelques temps chez un ami, suffisamment loin pour que vous soyez à l’abri, suffisamment près pour pouvoir agir., répondit-il énigmatiquement.

Kaori le regarda. Ses traits étaient impassibles. Elle nota cependant la légère tension qui marquait son front et le noir intense de ses yeux. Il ferait tout pour les protéger et elle serait là pour l’épauler. Comme pour le lui signifier, elle posa une main sur sa cuisse et, quelques secondes plus tard, il posa la sienne dessus, les serrant brièvement. Elle remarqua le léger sourire qui rehaussa la commissure de ses lèvres. C’était déjà un bon début…
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{DRAMEXROMANCE] MARRY ME [FIC] - Page 2 Empty Re: {DRAMEXROMANCE] MARRY ME [FIC]

Jeu 24 Juin - 5:24
Chapitre 26

- Tu es sûr qu’il ne va rien dire ?, s’inquiéta Kaori, pénétrant dans la maison.
- Je ne pense pas. Je lui dirai que c’était ton idée. Ca passera mieux., plaisanta Ryo, posant leurs sacs dans le hall d’entrée.
- Qu’est-ce qui te fait penser ça ? C’est ton ami avant le mien, non ?, fit-elle dubitative.
- Parce qu’Umi te protège comme il l’a fait avec Miki avant., répondit-il avant de froncer les sourcils et de tourner un regard suspicieux vers elle.
- Dis-moi, toi et lui, vous n’avez jamais…, commença-t-il, grimaçant à la seule image d’Umi posant ses grandes paluches sur sa Kaori, se mettant à rire en les imaginant fumant de gêne tous deux.
- On n’a jamais quoi ?, l’interrogea sa femme, croisant les bras, le regard plissé.
- Non, rien., éluda le nettoyeur, le sourire jusqu’aux oreilles.

Il emmena Tomo jusqu’à une chambre pour qu’il put s’installer, laissant Kaori en plan. Sortant de là, il reçut un coussin en pleine figure.

- On n’a jamais quoi, Ryo Saeba ?, gronda-t-elle.
- Mais rien, ma chérie…, nia-t-il.

Cela lui valut un deuxième coussin en pleine figure.

- On n’a jamais quoi, Ryo Saeba ?, répéta-t-elle, attrapant un livre, un livre très épais même avec des coins bien pointus qui lui feraient très très mal à coup sûr.
- Fricoté ?, avança-t-il.

Elle le regarda bouche bée puis se mit à rougir furieusement. Soudain, elle explosa et lui envoya le livre à la figure, livre qu’il évita prestement.

- Immonde cafard ! Pervers ! Comment oses-tu ne serait-ce qu’imaginer que Umi et moi… Arrrgh tu es écœurant ! C’est le mari de ma meilleure amie !, hurla-t-elle.
- Ben, je sais pas moi. Tu aurais pu être intéressée par sa grosse…, commença-t-il mais il s’arrêta en voyant l’aura de colère de Kaori exploser.
- Sa grosse quoi, Ryo ?, murmura-t-elle dangereusement.
- Voiture… Sa grosse voiture, voyons ma chérie. Qu’allais-tu imaginer ? Ahahah, Kaori, tu as vraiment une imagination fertile., se moqua-t-il, n’en menant pas large sur ce coup-là.

Sans grande surprise, il vit une massue se matérialiser dans la main de sa femme et la même massue l’écrabouilla avec beaucoup de douleur en un clin d’œil.

- Je n’aime pas les grosses voitures mais j’aime bien les grosses massues., fit-elle en se frottant les mains l’une contre l’autre.

Elle tourna les talons et partit en cuisine voir ce qu’elle pourrait préparer à manger pour le soir. Soudain, deux mains saisirent sa taille, la faisant sursauter.

- Tu n’aimes pas ma grosse voiture alors ?, susurra-t-il à son oreille d’un ton suggestif.
- Quoi ? Ta mini ? Il ne faut pas exagérer quand même., répondit-elle innocemment.

Il fit un bond en arrière, vexé.

- Comment ça ma mini ? Ca n’a rien d’une mini, ça !, cria-t-il, déboutonnant son jean.
- Je te préviens. Si tu enlèves ton pantalon pour me montrer ta mini, elle va finir cooper, compris ?, le menaça-t-elle.

Un éclat de rire les surprit dans leur conversation. Tomo se tenait à la porte, le regard rieur.

- Je ne pensais pas arriver à rire malgré les circonstances mais vous êtes très forts tous les deux., fit-il en se calmant.

Le couple se regarda, hésita puis esquissa un sourire gêné.

- Pardon. Ca a dû vous paraître déplacé., s’excusa Kaori.
- Non, ça fait du bien de se rappeler que la vie continue même si je préférerais que Kenji soit là., avoua leur client.
- Nous allons tout faire pour le retrouver et vous permettre de retourner à une vie normale.

Elle regarda Ryo et le vit jouer sombrement avec ses clefs.

- Tu dois partir ce soir, aller à la pêche aux infos ?, demanda la nettoyeuse.
- Oui., répondit-il simplement, à peine surpris qu’elle eut compris ses intentions.
- Très bien, alors je vais préparer le repas.

Elle sortit des placards de quoi leur concocter un dîner. Elle s’absorba dans la préparation, essayant de juguler l’anxiété qui la prenait sachant que Ryo allait sortir seul le soir. Elle avait peur de ne pas le revoir, qu’il fut arrêté par la police et jeté en prison. Elle savait qu’elle ferait tout pour l’aider à en sortir mais quels moyens aurait-elle ? Elle secoua la tête pour ne plus penser à tout cela. Ayant fini la préparation, elle mit la table et appela les deux hommes pour manger. Ryo s’ingénia à garder la conversation légère pour voir le sourire de sa femme et ne pas la voir s’appesantir sur la situation.

- Je vais retourner à ma traduction., les informa Tomo alors que Ryo mettait sa veste pour partir.

Le couple ne fut pas dupe : il leur laissait un peu d’intimité avant la séparation.

- Prenez garde., lui demanda-t-il.
- Merci., répondit Ryo.

Il les regarda partir à l’extérieur. Immobiles devant la mini, les deux nettoyeurs s’observèrent avant de s’enlacer.

- N’oublie pas de fermer dès que je serais parti. Si je ne reviens pas ce soir, ne te précipite pas à Shinjuku dès demain matin. Garde ton calme et appelle Umi ou Mick, d’accord ?, lui rappela-t-il d’une voix tendue.
- D’accord. Rappelle-toi que je t’aime, Ryo. J’ai besoin de toi., murmura-t-elle.
- Ne fais rien d’inconsidéré, d’accord ?, lui enjoignit-elle.
- Promis. Je ne vais pas me priver de profiter de tes charmes maintenant que j’y ai goûtés., lui susurra-t-il sensuellement à l’oreille.
- J’ai encore envie de faire du rodéo en mini., répondit-elle en s’écartant pour plonger son regard, soucieux et aimant, dans le sien.
- Elle a tout d’une grande., répliqua-t-il taquin.
- Je n’en voudrais pas d’autre., lui assura-t-elle.

Il lui sourit, caressant sa joue, avant de se pencher et de l’embrasser. Elle noua ses bras derrière son cou et répondit à son étreinte, lui communiquant tout son amour. Ils se séparèrent et se regardèrent une nouvelle fois. C’était bien la première fois qu’un au revoir durait aussi longtemps, c’était bien la première fois qu’ils pouvaient exprimer ce qu’une séparation leur faisait ressentir.

- Essaie de ne pas trop t’inquiéter., lui dit-il.
- Essaie de n’énerver personne., plaisanta-t-elle.
- Tu me demandes l’impossible.
- Pareil.
- Il faut que j’y aille, Kaori., soupira-t-il.

Elle se mit sur la pointe des pieds et déposa un dernier baiser sur ses lèvres. Il glissa la main dans ses cheveux et approfondit leur échange avant de se dégager et de monter en voiture, s’éloignant rapidement. La jeune femme ne s’attarda pas dehors et alla s’enfermer comme promis dans la maison de campagne de leur ami.

- Ca va aller ?, demanda Tomo en la voyant rentrer.
- Oui. Merci de nous avoir laissé un peu seuls.
- De rien. Je sais qu’il y a des moments où on en a besoin.
- Vous avez quelqu’un dans votre vie ?, l’interrogea-t-elle, histoire de faire la conversation.
- Oui mais c’est compliqué.

Kaori s’assit à ses côtés dans le divan, prête à l’écouter.

- Les histoires d’amour peuvent l’être parfois., admit-elle.
- Vous n’avez pas connu cela, vous., contra Tomo.
- Détrompez-vous. Il nous a fallu sept ans pour en arriver là., répondit Kaori, un léger sourire aux lèvres.
- Sept ans ? Il en faut de la patience.
- Oui., admit-elle.

Ses pensées s’envolèrent vers Ryo qui était arrivé à Shinjuku et s’était garé dans un coin reculé, usant des ruelles pour rejoindre le Cat’s discrètement. Adossé contre le mur dans l’ombre de l’impasse, il attendit patiemment et vit soudain passer une fusée blonde par la porte.

- Tu vas voir ce qu’il en coûte de te moquer de moi, Tête de Poulpe !, s’écria Mick, se relevant les deux poings levés.
- La ferme, l’américain., dit-il en le prenant par le col et l’envoyant voler dans les airs.

Il atterrit aux pieds de Ryo qui esquissa un sourire. Mick se releva et sortit une cigarette qu’il alluma avant de s’adosser à côté de Ryo suivi par Umibozu.

- Vous en avez mis du temps., les accueillit le nettoyeur moqueur.
- Celui-là était trop occupé à lorgner sur le décolleté de ma femme., répondit le géant, désignant le blond.
- Est-ce de ma faute s’il m’a privé de ma friandise préférée ?, geignit l’américain, pointant Ryo.
- Mick, tu parles de ma femme… occupes-toi de la tienne., gronda le japonais.
- Où est ma Kaori ?, s’enquit Mick.
- A l’abri avec notre client., répondit-il simplement.
- Tu as bien fait de les mettre au vert., répliqua Umibozu.

Il savait où ils s’étaient réfugiés. Au moins, s’il lui arrivait quelque chose, Umi irait chercher Kaori et Tomo et s’occuperait d’eux.

- Des nouvelles de Chang ?
- Ses sbires étaient toujours devant chez vous quand je suis parti de chez moi., lui apprit Mick.
- Donc ils ne se sont pas encore aperçus du subterfuge. Tant mieux.

Au moins Kaori et Tomo pourraient dormir tranquillement cette nuit. Il ne devait pas s’inquiéter de savoir Chang sur leur piste s’il les pensait encore à l’appartement.

- Je vais aller faire un tour au Kabuki, histoire de prendre la température et me montrer un peu. Umi, si Saeko vient, tu pourras lui demander qui a lancé l’enquête sur Kao et moi ? Je serais curieux de remonter cette piste-là également.
- Très bien.

Ryo se redressa et son visage fut brièvement éclairé par la lune. Umi l’avait ressentie mais Mick fut surpris de la tension qu’il laissait apparaître.

- Si je ne revenais pas, mettez-les à l’abri et dites-lui…, commença-t-il avant de s’arrêter.

Il leva les yeux vers le ciel et observa la lune pensivement. Il repensa aux trois semaines qu’ils venaient de passer à deux, à leur lune de miel sur le bateau et surtout aux sept années qu’ils avaient partagées et un léger sourire apparut, un sourire nostalgique.

- Ryo ?, l’interpella Mick.
- Non, ce n’est pas la peine, elle le sait déjà…, acheva-t-il.

Elle savait qu’il l’aimait. Elle n’avait pas besoin qu’on le lui rappela. Il tourna les talons et s’enfonça dans la nuit.

- Pourquoi la vie est-elle si dure pour eux deux, Umi ?, soupira l’américain.
- Je ne sais pas. Faisons en sorte de les aider de notre mieux., répondit Umibozu.

Ryo traversa de nombreuses ruelles sombres rencontrant des rats ou des chats qui s’en allaient en miaulant leur colère. Les sens à l’affût, il restait sur ses gardes même si son esprit vagabondait souvent vers sa femme. Quand il arriva au Kabuki Cho, il profita d’un attroupement pour sortir de la ruelle et se fondre dans la foule. Il se lança rapidement à l’assaut de jolies bunnies dans le simple et unique but d’attirer l’œil sur sa présence. Il se laissa alors entraîner dans un cabaret et fut rapidement servi d’un bon verre de whisky, se retrouvant avec une jolie fille sur les genoux.

- Dis donc Ryo, on ne te voit plus ces derniers temps., fit remarquer la demoiselle, lui pressant son décolleté sous le nez.

Il se rendit compte que, depuis leur non-divorce, il n’était pas sorti une fois le soir et qu’il devrait s’efforcer de le faire plus souvent à l’avenir. Peut-être aurait-il eu vent du trafic de Chang plus tôt si ça avait été le cas… Non, sinon ces indics lui en auraient parlé ou Falcon ou Mick. Personne n’était au courant et ne l’aurait été si Kenji n’était pas tombé dessus par hasard.

- Ryo Saeba, c’est un honneur de te trouver ici., fit le patron du cabaret.
- Monsieur Odama, tout l’honneur est pour moi., répondit-il respectueusement.

Ryo était sur ses gardes. Il savait que cet homme se vendait au plus offrant, retournant sa veste comme un rien quand le vent tournait.

- Je ne pensais pas te revoir. Je pensais que tu t’occuperais de ta femme., répliqua Odama, un fin sourire aux lèvres.
- Ma femme sait s’occuper seule., répliqua le nettoyeur impassiblement.
- En es-tu si sûr ?, lança le patron, narquoisement.
- Tout à fait. Tout comme je sais ce qui arrivera à ceux qui voudront lui faire du mal., affirma Ryo, posant un regard froid et noir sur son interlocuteur.

Il le vit pâlir et passer un doigt entre le col de sa chemise et son cou pour respirer un peu mieux. Ryo se pencha vers Odama comme pour lui faire une confidence et celui-ci l’imita.

- Ne doute pas un seul instant que le mariage m’ait adouci. Je n’aurais aucune pitié, peut-être même encore moins qu’avant si on touche à un seul de ses cheveux., lui murmura-t-il d’une voix froide.
- Tu connais ma réputation. Imagine ce que ça peut être quand l’ange se transforme en démon., le prévint le nettoyeur.

L’homme déglutit, de grosses perles de sueur roulant sur ses tempes.

- N’hésite pas à passer le message au cas où certains auraient des velléités de nous adresser leurs plus chaudes félicitations.
- Ryo Chou !, s’exclama une bunny en se jetant à son coup.
- Les flics sont là et te cherchent., lui murmura-t-elle à l’oreille.
- On va s’amuser dans l’arrière-salle, mon Etalon., lui proposa-t-elle à voix haute.

Adressant un dernier regard froid à celui qui l’avait probablement dénoncé, Ryo se laissa guider par la jeune femme qui l’emmena vers le fond du cabaret et le fit sortir par une porte dérobée.

- Merci, Ami., la salua-t-il.
- De rien, Ryo. Certains te restent fidèles., lui répondit-elle avec un clin d’œil.

Discrètement, il se fondit dans les ténèbres, évitant la rue éclairée par les gyrophares de quatre voitures de police.

Dans le cabaret, Saeko approcha du patron qui restait pétrifié, se demandant si ses heures étaient désormais comptées. Il avait certainement fait la dernière erreur de sa vie en prévenant la police de sa présence mais l’attrait de la récompense offerte par le chinois pour la capture de City Hunter avait été plus fort que la raison. Il leva les yeux vers l’inspectrice de police qui le dévisagea d’un air neutre, remettant une mèche de cheveux en place.

- Où est-il ?, demanda-t-elle.
- Dans l’arrière-salle avec une des filles., répondit-il, d’une voix tremblante.

Sans plus un mot, Saeko le contourna et espéra qu’elle trouverait une salle vide. Lorsqu’elle écarta le rideau, elle trouva Ami en train de se pomponner. Cette dernière leva un regard ennuyé sur la policière.

- Les toilettes sont de l’autre côté !, asséna-t-elle avec aplomb.
- Vous êtes seule ?, la questionna Saeko.
- Ca se voit, non ?, répondit la bunny, hautaine, retournant à son maquillage.

Elle vit l’inspectrice avancer dans la pièce, en faire le tour, s’arrêter devant la porte de service et l’ouvrir pour regarder dehors. Elle retint son souffle un quart de seconde avant de se concentrer sur son activité comme si cette présence intruse l’indifférait. Saeko rentra, soulagée de ne pas avoir trouvé Ryo. Il avait certainement dû pouvoir s’enfuir grâce aux personnes qui savaient pouvoir compter sur lui en temps normal. Shinjuku était un petit village après tout même dans cette grande mégalopole qu’était Tokyo et Ryo en était le gardien. Elle revint sur ses pas et s’arrêta à hauteur de la bunny.

- Merci., dit-elle simplement avant de tourner les talons.

La bunny la regarda partir dans le reflet du miroir, surprise. Elle avait le sentiment que ce merci portait sur bien plus que sa collaboration dans ces quelques minutes d’enquête et tourna la tête vers la porte par laquelle Ryo était parti. Se pourrait-il qu’il eut également des soutiens parmi les flics ? Elle n’en aurait même pas été surprise. La plus grosse surprise, c’était son mariage, se dit-elle en soupirant… Personne ne s’y était attendu.

Ryo erra un moment dans les ruelles et retrouva Sam, l’un de ses plus anciens indics.

- Tu as du nouveau pour moi, grand-père., lui demanda-t-il affectueusement.
- Ta tête et celle de la petite sont mises à prix par le chinois. Vivants ou morts, il ne veut plus de vous dans ses pattes., lui répondit le vieil homme.
- Je m’en doutais. Autre chose ?
- Aki m’a dit qu’il avait vu un truc bizarre du côté du chantier de la ligne du métro, pas loin du lycée. Des types pas nets qui traînaient par là la nuit dernière.
- Ok. Je vais aller jeter un œil. Merci Sam.
- Fais attention à toi, Ryo.

Le nettoyeur acquiesça et disparut à nouveau dans la nuit. Il marcha un bon bout de temps dans l’obscurité avant de retrouver les néons des lampadaires de la zone entourant la gare de Shinjuku. Il n’y avait pas un chat dans les rues, c’était extrêmement silencieux et inédit pour lui qui était habitué à voir du monde à toute heure. Trouvant une ouverture dans le grillage entourant le chantier, il s’y glissa et examina les lieux. Il ne pouvait compter que sur le faible clair de lune pour la lumière et n’y voyait pas grand-chose mais il devrait s’en contenter. Ses sens aiguisés l’attirèrent vers un coin reculé où une dalle de béton avait dû être coulée dans la journée, un endroit parfait pour cacher un corps. Quelques mètres plus loin, un léger reflet jaune attira son œil et il l’examina de plus près, l’attrapant avec un stylo. C’était une douille. Il la laissa sur place et continua sa recherche. Un léger bruit attira son attention et il trouva, glissée entre deux planches de bois, une montre-bracelet. La retournant avec son stylo, il lut l’inscription au dos et son cœur se serra : deux initiales KT.

Il se releva et acheva son tour avant de ressortir de là et de regagner la mini en empruntant toujours les rues de traverse, ne s’arrêtant que pour passer un appel dans l’une des rares cabines téléphoniques encore en fonction. Il savait que cette nuit avait encore été calme. Nul doute que le lendemain, quand ils sauraient qu’ils n’étaient plus là, les choses se corseraient…

Il était près de trois heures du matin quand il rentra à la maison de campagne après avoir fait un très long détour pour s’assurer qu’il n’était pas suivi. Sans surprise, il vit Kaori se lever d’un bond du canapé dès qu’il ouvrit la porte. Il eut à peine le temps de la refermer qu’elle sautait dans ses bras, soulagée de le revoir indemne.

- Heureusement que tu devais dormir…, pipa-t-il, se détendant pour la première fois depuis qu’il était parti.
- Sans toi ? Impossible., murmura-t-elle.
- Alors ?, l’interrogea-t-elle.
- La situation est comme je le pensais. Nos têtes sont mises à prix, la police nous recherche et on nous plante des couteaux dans le dos mais nous avons aussi des gens sur qui nous pouvons encore compter., résuma-t-il.
- Tomo dort ?, demanda-t-il.

Il vit la porte de la chambre de leur client s’ouvrir, celui-ci se frottant les yeux.

- Vous avez des nouvelles ?, s’enquit-il anxieux.
- Peut-être. Kenji a une montre ?, l’interrogea le nettoyeur.
- Oui. Je la lui ai offerte pour son anniversaire parce qu’il est toujours en retard.
- Décrivez-la moi, s’il vous plaît.

Ryo sentit le regard de Kaori se poser sur lui et son anxiété. Elle avait certainement compris où il voulait en venir et gardé ses traits impassibles à une exception près : ses yeux où une lueur triste apparut.

- Une montre toute simple avec un bracelet noir et un cadre argenté. J’avais fait inscrire ses initiales dessus. Pourquoi ?
- Je l’ai retrouvée sur un chantier auprès d’une dalle de béton coulée aujourd’hui. Je pense que Kenji a été tué la nuit dernière, Tomo. Je suis désolé., lui apprit-il.

Le jeune homme le regarda, perdu, puis tomba à genoux par terre, en larmes. Kaori s’approcha de lui et l’enlaça pour le réconforter. Ils restèrent ainsi un long moment jusqu’à ce qu’il se calma un peu.

- Kenji n’était pas votre demi-frère, n’est-ce pas ?, murmura-t-elle doucement.

Tomo secoua négativement la tête.

- C’était votre compagnon., affirma-t-elle.
- Oui., souffla-t-il, se remettant à pleurer.

Doucement, elle l’aida à se relever et l’emmena dans sa chambre où elle le fit s’allonger. Après un long moment, il finit par s’endormir, aidé par le somnifère qu’elle avait glissé dans son verre d’eau. Elle retrouva alors Ryo qui l’emmena dans leur chambre où ils s’allongèrent sur le lit.

- C’est tellement triste pour eux., murmura-t-elle se pelotonnant contre lui.
- Oui. Comment as-tu su pour Kenji et Tomo ?, la questionna-t-il, curieux.
- Les photos à l’appartement. Leur regard, ce n’était pas celui qu’on porte à un frère. Il y avait quelque chose de plus profond. Mais je n’en ai été sûre que ce soir., avoua-t-elle.
- Vraiment ?, s’étonna-t-il.
- Oui. La douleur de Tomo, c’est celle que j’éprouverais si je te perdais., murmura-t-elle, levant les yeux vers lui.

Il plongea son regard dans le sien et y lut tout son amour. Il se pencha alors sur elle et l’embrassa tendrement puis plus passionnément.

- Alors faisons en sorte que ça n’arrive pas., dit-il.
- On va mettre Tomo à l’abri et on va démonter tout ce réseau., lui promit-il.
- Ce sera dangereux, Kaori. Si tu ne veux pas participer, je ne t’en voudrais pas., lui assura-t-il.
- On est mariés, Ryo. Pour le meilleur et pour le pire., lui répondit-elle.
- Puisqu’on va affronter le pire, partageons avant le meilleur…, lui proposa-t-il, prenant ses lèvres avec avidité.
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